vendredi 13 novembre 2009

Classé 11ème au général malgré de nombreux problèmes, Rémi raconte sa course...

"En route pour le Brésil 2011: merci à vous tous !"

Non, le titre, c'est une blague.

Bon, me revoilà au travail, qui finalement n'en est pas un : c’est plutôt la continuité de la transat par le biais de voiles à dessiner et à fabriquer pour des clients… Sauf que jusqu'à maintenant, je faisais des départs par procuration, cette fois, je l'ai fait !

C'était mieux qu'un rêve : dans mon rêve je la voyais dure, c'était encore plus dur que dans mon rêve, mais ça n’a jamais tourné au cauchemar.

La première étape était une grosse aventure.

J’ai été trop enthousiaste, peu lucide lors du départ. Je prends la mauvaise bouée…

Ensuite, je cavale toute nuit pour récupérer le temps perdu, bord à bord avec Thomas Ruyant. Bonne sensation, le bateau va vite.
Sur départ au lof, le bout dehors explose. Je laisse partir Thomas. 3 heures de réparation et je repars avec un bout dehors raccourci mais je peux utiliser les spis.

Le passage du cap Finistère se passe plus calmement que prévu. Juste une petite erreur de navigation, un way point mal saisi me fait trop me rapprocher de la Corogne.

Glissade sous petit spi. Le vent forcit, la mer se creuse. Affalage du spi, j’envoie le solent avec 1 ris, je prends 3 ris dans la gv. La mer est vraiment très dure pour le bateau. Une houle très raide et très profonde, liée à un clapot de travers font que le bateau accélère sur les surfs, mais vole et tape à grande vitesse sur cette mer désordonnée. La priorité, depuis le bout dehors cassé, c’est d’arriver à Funchal.

Je passe la nuit dans ces conditions avec en plus le rail de cargo montant le long du Portugal à ma gauche et le rail descendant à ma droite.

Le lendemain après midi, le vent se calme et la mer aussi. Je renvoie de la toile. 2 ris dans la gv et petit spi. Ca va très vite. Il fait nuit. Je ne vois pas la dérive sous le vent descendre doucement dans son puits.

Une fois que la dérive est trop basse, le puits ne supporte plus le bras de levier trop fort : il plie et s’arrache. De la barre, je me jette à l’intérieur, dégage le puits et la dérive qui frottent contre la coque. L’eau s’engouffre. Je bourre un spi dans le trou. L’eau entre toujours. J’injecte de la mousse ; trop de pression, elle ne colle pas. Dans 1 minute, il y aura trop d’eau dans le bateau pour que je puisse le vider. Ne pas abandonner le bateau, arriver à Madère. Je vire pour mettre le bateau sur le coté et sortir le trou de l’eau. Ouf, ça marche, l’ouverture se retrouve suffisamment haute au-dessus de l’eau. Je suis à mi-chemin entre Madère et le Portugal. Je n’ai pas le matériel pour remettre le bateau en marche. J’appuie sur le bouton rouge de ma balise de positionnement. J’indique à l’organisation que je suis hors course et que je demande assistance. Un bateau accompagnateur devrait être là dans 1 jour ou 2.

En attendant, sieste.
Au réveil, il fait toujours nuit. Ce n’est pas dans mon habitude de me faire assister. Je décide d’essayer de remettre le puits de dérive endommagé dans son logement et de boucher le reste du trou avec un pare battage rectangulaire. Je coupe la gaffe pour presser dessus. Je pompe.
Une fois le bateau à plat, l’eau pénètre moins. Je peux remettre en route.
J’enclenche le bouton vert de la balise pour dire que je me débrouille et que je suis à nouveau en course.
Je passe quand même pas mal de temps à pomper.

Les 15 jours à Funchal, dorloté par Papa et Maman, ont été tout juste suffisants pour réparer.

Pour la deuxième étape, je partais pour faire une course. Mais une gv trop optimisée m'a un peu coupé les pattes. 100 % de ma faute : trop légère et pas validée.

Aux vacations journalières de 11 h, j'écoutais la météo mais je coupais juste avant qu’ils annoncent les classements pour ne pas "psycoter" et pour faire ma propre course.

Les 3 réparations successives de ma grand voile (et oui, malgré mon savoir-faire, je n'ai pas réussi à endiguer la lente déchirure du premier coup) m'ont emmené dans le dévent de l'île des Canaries Palma où j'ai passé la nuit à essayer de me désengluer. La tête de la course ne m’attend pas.

Ensuite, descente rapide jusqu’au Cap Vert suivant ma propre route alors que les autres préféraient longer la Mauritanie afin de profiter de plus de vent.
Pas grave, la route est encore longue.

Passage dans les îles du Cap Vert où à cause d'un ciel voilé (qui sera la cause d'autres soucis ultérieurs) je ne vois pas la moindre terre. Certains ministes, suite à une escale forcée à Mindelo ont décidé de s'acheter un bout de terrain ; Elles doivent être belles ces Iles...
Bon, retour à la course. Passage réussi en évitant le dévent de Fogo (3000 m d'altitude, dévent sur 150 milles, j'étais documenté)

Toujours aucune info sur la position des autres et sur mon classement.

La voix résonnante et nasillarde de Denis Hugh (Directeur de course) à la BLU annonce lors de la vacation de 11 h (cette vacation, c’est le dernier lien lorsque tu es hors de portée de VHF -15 milles- des bateaux accompagnateurs) un pot au noir immense qui monte vers nous. Aux sortir des iles du Cap Vert, il faut déjà décider de ton placement pour l'attaque du pot au noir. Ce sera entre le 28 et le 29 ° ouest sachant que la porte se situe entre le 25 ° et le 30°. Choix extrême donc mais je le sens bien. Rien de structuré, que des sensations sur ce bateau. Un vrai dériveur, ça glisse. De toute façon j'ai perdu mon speedomètre le 2eme jour de la 2eme étape. Il ne me donnait plus d'infos vitesse. Ca parait anodin (débrouille toi sans !) mais pour évaluer la force du vent réel la nuit, pour que le pilote automatique fonctionne parfaitement, c'est indispensable.

La date, c'est le 11 octobre. Je me doute que suite à ce choix très ouest, je vais perdre le bateau accompagnateur Solo avec qui j'entretiens des relations bi-journalières presque depuis le départ. Il accepte de passer le message pour Corentin en différé. Il le note sur un post-it et le colle sur sa table à carte. Ce détail me fait réaliser combien je me suis fondu dans mon bateau : un post-it, révélateur suprême du confort : il faut avoir les doigts secs pour manipuler ce truc, un crayon à disposition, une table à carte et en plus il va rester collé jusqu'au 17 octobre, anniversaire de Corentin. Tout ça n'existe pas sur un mini mais ce n’est pas grave, on y est bien quand même.

Bon, me voilà en route pour le 29eme ouest. C'est toujours un peu brumeux, pas de soleil franc. Vent facile, 15/20 nœuds. Gérer quelques bascules alizéennes.
Je suis impatient de me confronter au pot au noir, dernier point délicat avant le sprint final. Ma famille me manque.

Une fin d'après-midi, je le vois enfin au loin. Il est là comme la première fois où un homme l'a traversé, fidèle à sa position. Incroyable ce phénomène météo aussi stable et prévisible ! C'est probablement ce qu'on apprend en première année de météorologie.

Enormes nuages qui montent à des hauteurs vertigineuses, avec des éclairs. Une fin d'alizé me pousse dans un corridor où les murs montent jusqu'aux limites de l'atmosphère. Mais au fond de ce corridor, pas d'hémisphère sud pour l'instant, juste un autre mur.

J'ai enfin compris ce que signifiait le ciel me tombe sur tête. Une nuit tellement noire que mon feu de tète de mât fait de diodes me paraît lumineux comme un projecteur de stade de rugby et une telle quantité d'eau qui tombe qu'elle t'appuie réellement sur les épaules.

Bref, après un peu de tricotage entre les grains et une autre nuit à me rappeler Astérix dans "le Devin" je touche le nouveau le vent de sud. Le vent qui vient directement de l'anticyclone de Sainte Hélène.

Et là, la loi de Murphy ; le contrôleur de charge des batteries fait la tête. Mais vraiment la tête car vu mon niveau en électricité et malgré le briefing de Papa à Madère, mon testeur me diffuse une tête qui sourit quand tout va bien et une tête qui pleure quand ça va mal. De plus, il m'annonce que mon panneau solaire le plus puissant ne produit plus rien. Ajoutez à cela 6 jours de soleil pas très franc du collier et 2 jours de pot au noir, résultat : plus de batterie. Enfin presque. Donc, sachant qu'après le pot au noir, il reste 1300 milles, que pour cette distance en solitaire, il me faut de l'énergie pour mon pilote, je dois rationner l'énergie, en attendant que mes derniers panneaux solaires rendent le sourire à mon testeur.

L’energie sur un bateau de course, c’est le nerf de la guerre. La solution chère et sûre : la pile à combustible (le méthanol). La solution qui sent mauvais : le groupe electrogène. La solution écolo : Le panneau solaire. Lors de la remise des prix officieuse, mes pairs m'ont descerné le prix de l’écologie pour mes économies d’énergies.

Les nouveaux pilotes consomment énormément. Ils coûtent cher (jusqu’à 28 000 euros) et obligent à embarquer des systèmes de production d’électricité très cher également. Dérive de la philosophie initiale de la Classe Mini.

Par chance, la sortie du pot au noir se caractérise par 3 jours de prés bon plein. Pour ceux qui s’y connaissent en voile autant que moi en électricité, cette allure permet pour un bateau bien équilibré et bien réglé de naviguer en attachant la barre tout en gardant son cap seul par rapport à la direction du vent (toujours pas très clair) – toujours pour économiser l’énergie. Ceci eut pour effet une terrible stratégique : je suis passé 80 milles trop à l'est de Fernando de Norhona. Sans cela, j'aurais peut-être fini avec Olivier Avram qui croise 3 milles devant moi une centaine de milles avant Fernando... Regrets éternels.

Le passage de l'équateur me rendit 2 services : un soleil de plomb permit à mon testeur de retrouver le sourire et mon offrande à Neptune (tradition lorsqu'on passe l'équateur pour la première fois) m'a permis de me débarrasser d'un talon de jambon madérien avarié qui m'avait filé la colique. Neptune ne m’en à pas voulu, je suis là.

La suite, c'est mille milles sans connaissance de mon classement mais à fond.
Toutefois ce tronçon m'a paru long et peu intéressant.

L'arrivée est un moment étonnant.

Elle te fait réaliser que tu n'as pas fait que des ronds dans l'eau devant la Rochelle pendant 1 mois.
Surtout Salvador de Bahia et sa barre d'immeubles que tu vois 20 milles avant d'arriver.
Et ce sentiment étrange d'être parti la veille.

Sur mon livre de bord, je notais les gens que je devais remercier au fur et mesure que j'utilisais leur cadeau ou pensais à leur action avant le départ. J'ai laissé le livre de bord du 630 à bord du bateau, à Salvador – où il va embarquer sur un cargo. Désolé pour les oublis.

Bien sûr Sylvie est celle que j'ai le plus épuisée avec cette histoire. Merci.

Caroline et Corentin Corre qui m'ont donné beaucoup d'énergie.

Corentin et Laurène pour s'être occupés de Sylvie.

Maman et Papa pour leur présence à Madère même si je n'y étais pas vraiment, moi, à Madère.

Seb pour tout et plus encore.

Sophie pour la pharmacie où je n'ai utilisé qu’un truc pour la tête et un truc pour la colique et surtout pour cet ensemble caleçon-sweet d'un confort extrême. Je n'ai pratiquement mis que cela pendant 20 jours. Même sous les tropiques.

Les Rabier et les Harmand Benoît pour leur engouement à La Rochelle et pendant toute la course. Votre présence m'a vraiment fait du bien pendant les moments difficiles. Je ne pensais pas être enclin à cette sensiblerie.

Les dessins de Chloé et Quentin qui ont participé à cet état.

Les Pessoto également pour leur présence au départ et Lionel pour avoir dédramatisé le départ raté.

Brice et Vincent pour leur accompagnement au départ et pour m’avoir ramené sur la bonne bouée.

François et Hugo pour m'avoir fait découvrir la voile.

La Classe de Laurène pour son enthousiasme.

Mon fan-club ( belle-famille, famille, oncles, tantes, cousins, amis de la famille, collègues de travail) qui ont suivi cette histoire que je pensais solitaire. Merci.

Bienvenue à Manon

Rémi

PS : je partais pour une quête de quelque chose d’intérieur, comprendre quelque chose.... C'est des bêtises tout ça, j'ai juste passé un moment inoubliable. Ah si, en électricité, je commence à comprendre.

mercredi 11 novembre 2009

lundi 19 octobre 2009

La voie d'eau de Rémi

Suite à l'abandon d'Antoine Rioux, qui a subi une voie d'eau causée par le bris de sa dérive, on repense au problème de Rémi lors de la première étape... Voici le trou en train d'être réparé à Madère :

mardi 6 octobre 2009

Info du 6/10 à midi...

"Rémi Aubrun (AT Project's Children) a indiqué qu'il avait déchiré une partie de sa grand voile dans un virement, mais qu'il avait depuis réparé. Tout OK. "

lundi 5 octobre 2009

Rémi est reparti gonflé à bloc !

Comme dit Lionel de Surzur, à l'étape de Funchal, Rémi a appliqué la méthode des 3R:
1. Réparation (tout est réparé, nouveau tangon...)
2. Repos (il est "zen"...)
3. Remontée... Enfin, le 3 est à venir... A suivre !

mercredi 30 septembre 2009

Merci à l'école du Groez Ven à Ploëmel pour votre soutien!

Bonjour à la Classe des CM1 et à toute l'ecole du Groez Ven !
Merci pour votre soutien.
La première étape à été mouvementée et aventureuse comme je m’étais imaginé une course de Mini 650.
Vous avez lu un résumé de ma première étape sur le site de la course.
Malgré ces incidents, je suis encore dans le coup. Le bateau est très rapide.
15 jours d’escale à Madère m'ont permis de réparer le bateau dans de bonnes conditions.
Ma Maman est venue me voir et nous avons visité cette magnifique île d’origine volcanique. Il y fait doux, les fleurs et les fruits y abondent.

A présent je me prépare pour la grosse 2eme étape. Avitaillement, eau pour 3 semaines et dernière vérification du matériel.
Cette 2 eme etape fait 3000 miles ; le gros morceau. Toutefois, les conditions météo sont plus agréables et la mer moins dure : départ dans des conditions de vent léger, ensuite nous toucherons les alizés au niveau des Canaries qui nous pousseront jusqu’aux îles du Cap Vert. Le vent se calme à l’approche de l’équateur, c’est le pot au noir où zones de calme succèdent aux orages violents.
Une fois passé ce point délicat, c’est un sprint de 600 miles jusqu’à Salvadore de Bahia azu Brésil.

Je suis très excité de repartir pour cette étape légendaire.
Merci à vous et grosses bises.
Rémi

dimanche 20 septembre 2009

Rémi 9ième mais dans quel état !!!

"La dérive bâbord est brutalement descendue" raconte-Rémi, " et la pression de la vague en a fait un levier qui a arraché le puits de dérive. L'eau s'est immédiatement engouffrée en bouillonnant.
C'était dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. J'ai replacé le puits comme j'ai pu en le bloquant avec un pare battage. J'ai longuement réfléchi à ce que je devais faire. Je me suis mis à la cape, le bateau s'est couché sur la tranche, et je suis allé dormir une heure. J'ai à mon réveil dû écoper comme un malade, et j'ai relancé ma machine, en écopant 10 minutes par heure."
Redescendant au plus près des côtes portugaises à la recherche d'un vent moins soutenu et dans l'anticipation de l'arrivée du Madère, Rémi devait ensuite subir une deuxième avarie très pénalisante, avec le bris de son tangon. "Il n'était alors plus question pour moi de vitesse mais de limiter les dégâts..."
Mais le maître voilier de chez All Purpose n'était pas au bout de ses misères. Un choc brutal forçait son safran bâbord à se relever avec une telle violence qu'il endommageait le tableau arrière ; "je commençais à ressentir de la vibration à la barre" conclut Rémi. "Il était temps que j'arrive."

jeudi 17 septembre 2009

Rémi semble avoir résolu ses problèmes

Ce 17 septembre à 7h40, petit message laconique de l'organisation :
"Rémi Aubrun sur son AT Project's Children a prévenu la Direction de Course qu'il avait un problème. Sa vitesse est de 1 noeud, il se trouve au large du Cap Saint-Vincent. La Direction de Course a détourné un bateau accompagnateur sur zone. Infos à suivre."

Puis à 9h05 : "En bon marin et dans le totale respect des consignes de sécurité, Rémi Aubrun vient d'actionner par deux fois sa balise verte, ce qui signifie que la situation est maîtrisée. La Direction de Course envoie tout de même un bateau accompagnateur sur zone pour voir ce qu'il se passe. "

Il a donc repris sa place de 8° à la même vitesse que le groupe de tête... Ouf !

mercredi 16 septembre 2009

Vidéo du départ


La version longue de la vidéo du départ est disponible auprès de Sylvie

mardi 15 septembre 2009

Diaporama des photos du départ

Après avoir cliqué, ne touchez à rien, le diaporama se mettra en marche !

"A bientôt Rémi" par Lionel de Surzur


Nous étions sur l'eau, ce dimanche 13 septembre 2009, sur le "zozo" de Brice (pas de Nice mais de la Trinité s/ Mer) - pour les non initiés zozo = zodiac, sorte de croisement génétique entre un pneumatique de plage et une annexe rigide de port, le tout mesurant 7.40m, souvent de couleur jaune.
Après la sortie par remorquage du 6.50 du port de La Rochelle, sous une nuée d'applaudissements des badauds et des supporters venus en renfort, nous halâmes notre Rémi vers les eaux ouvertes et claires du grand Atlantique.
Je passe les détails : bout au vent, envoi de la grand voile non sans difficulté, (c'est déjà chiant à 2 alors je ne vous dis pas tout seul), largage de l'amarre qui nous reliait encore à notre champion, tel le cordon ombilical de la mère à son petit, notre bébé est un beau morceau de 45 ans et 80kgs???? (c'est une image poétique, vous aviez vu???).
Bref, le voici sous voiles, sans doute à reprendre ses marques, dans son antre de bête marine, se disant "que suis-je donc venu faire dans cette maudite galère" (non là je rigole, je me projetais à sa place), lui c'était sûrement "vous allez voir ce que vous aller voir...."
Et hop, il part rejoindre la flotte des 6.50, tel un nouveau poisson dans un banc de sardines désordonnées.
Nous, sur notre zozo de 7.40m avec 250cv arabes au train, nous faisions (surtout Brice) du "public relation", passant d'un compétiteur à un autre (All Purpose only faut pas déconner non plus!!!)
Y'avait des jeunes, des moins jeunes, tous avaient l'air affûté, concentré... J'étais émerveillé, me projetant sans doute à leur place, avec beaucoup de compétences en moins (bon là c'est la modestie qui parle...non le réalisme tout simplement); y'avait même des filles, c'est dingue non?????
Bon, je vais vous faire l'épisode ou Brice se prend le chou avec la sécurité du comité des courses, because on était dans la zone de navigation et que fallait pas y être....nanananana...
Et bien c'est là que l'on voit que Brice est un gentleman, avec son flegme tout britannique et sur un ton "doucereux", il dit au marin hargneux qui nous lançait "dégagez de là" - je cite Sir Brice de la Trinité - :
"Toi d'abord tu m'causes pas comme ça, tu dis bonjour pour commencer, la mer est à tout le monde, toi aussi dégage pov' C..N (célèbres paroles reprises maintes et maintes fois par les plus grands de notre microcosme politique exemplaire....).
La dessus la Douane arrive en renfort, on se jette tous à l'eau, on se bat, les filles balancent des coups de rames...un péplum...
Non, ça c'est du pur délire de mon imagination, mais le Brice faut pas le chauffer, non mais!!!
BOUM, coup de canon (on ne l'a pas entendu à cause des purs sangs orientaux à l'arrière qui envoyaient la puissance), mais on a bien compris que les bateaux attaquaient leur premier bord.
On repère Rémi, tout le monde crie, encourage, vocifère....il est tout prêt de nous.....il enroule la Bouée ORANGE...Seb sur son cata au mât jaune (oui oui c'est possible) éructe de joie ...Rémi est le premier et oui le premier je répète, il gonfle son ballon de 50m2 au moins et vogue vers l'horizon sud sud-est au 240 comme prévu.
Brice, encore lui, nous dit "ouais c'est bizarre y'en a qui viennent pas par ici, ils continuent vers la côte"... Là, un doute nous habite mais surtout Brice, faut rendre à César ce qui appartient à Brice... Ni une ni deux, la poignée en coin et nous voilà projetés tous au fond du zozo à 25 nœuds pour voir ce qui se passe là bas.
Et là, déception, la bouée de dégagement était 1.6 miles plus loin de celle que notre winner avait enroulée, et elle était ROUGE.
** là faut faire un point. Orange, Rouge, mais sur l'eau avec plein de bateaux, le soleil....qu'est-ce qui ressemble plus à du rouge que du orange????? Le comité de course n'a pas été très avisé de choisir 2 couleurs aussi proche. Notre Rem n'avait donc pas viré la bonne bouée, par contre il avait emmené avec lui une dizaine au moins de concurrents, comme les poissons dans l'eau, lorsque l'un vire, les autres font pareil - c'est une belle leçon de vie ça, "ne pas forcement faire comme son voisin", avoir toujours l'œil critique, confronter les idées - sauf que là, Rémi était confronté à lui même et à 9 nœuds, il avait déjà parcouru pas mal le bougre!!!!!
Notre marin à moteur, fou des Chevaliers du ciel, tel un Tanguy des mers, nous lança à tous "bon là, va falloir s'accrocher, parce que la c'est le mur du son que nous allons essayer d'atteindre pour rattraper notre idole ; les enfants entourez-vous avec un bout autour du mat du zozo" (??? on n'a pas tous compris) ; les grands en position du surfer dégenté et là, plein gaz !
Bon moi, j'ai failli avaler ma langue, Sylvie ses dents se sont déchaussées et Muriel a laissé 4 doigts sur la main courante du zozo, sectionnés net par le nylon (le zozo à Brice c'est pas pour les mauviettes).
Les mômes nickel, ils criaient, pleuraient... ils ont fini dans la cale à moteur!!!!
Une fois Rémi rattrapé et prévenu, il nous a fait une manœuvre exemplaire d'affalage de spi (je sais de quoi je parle, mon dernier affalage fut un superbe drapeau de 60m2 qui flotta et se déchira sous les applaudissements de mes copains équipiers!!!! et ça se dit frères du port!!!!)
Demi tour, les autres concurrents qui eux avait fait la bonne trajectoire, passaient à fond, devant Rem, sous ballon les uns derrière les autres. C'était frustrant, désolant, navrant... Et c'est là qu'on voit un vrai coureur, un battant, un winner, notre Rem fit 3 bords de prés remarquables, remontant tous les bateaux qui étaient derrière lui précédemment. Il ne lâche rien ce requin de Villers les Nancy (petite bourgade bourgeoise du bord de mer du plateau Lorrain). Il nous vire enfin cette bouée rouge sous nos applaudissements et ceux des supporters venus à la nage pour voir leur idole de plus près....
Nous le suivons en zozo, loin très loin de la côte, un ris dans la grand-voile et sous spi médium barré du All Purpose géant.
Nous le saluons une dernière fois, l'émotion est à son comble, Anne et Pierre le saluent aussi depuis la passerelle du "Tacot des iles" (je ne suis plus certain du nom de ce gros transporteur de passagers, affrété spécialement pour l'occasion) qui fit même demi-tour et a suivi Rémi sur un mile au moins, sympa le capt'ain, à la joie de maman Aubrun j'en suis sûr !
"à bientôt Rémi...."
84 partants, 7 concurrents derrière Rémi lorsque nous l'avons lâché, autrement dit 76 devant lui >>>>>> et aujourd'hui, 7ième dans la classe proto qui compte 36 participants (si c'est pas une belle démonstration ça!!!!!!)
Je termine par un retour au port de La Rochelle à mach2, notre pilote de chasse marine, heureux de nous faire passer tous les autres bateaux qui rentraient au port, à 42noeuds...euh ça va vite je vous assure, même pas peur!!!!
Du grand pilotage, bravo Monsieur Brice, bravo!!!!!!

Le pitch fut long mais il y en aurait tellement à dire encore !
Un grand merci à cet équipage improbable, à notre coureur, à cette famille Aubrun....et aux amis qui les entourent

Lionel de Surzur

dimanche 6 septembre 2009

En route pour la mini transat !

Rémi court pour l'AT Children Project

Rémi court en l’honneur de Caroline Corre, 12 ans, qui se bat contre l’AT, l'Ataxie Télangiectasie, une maladie orpheline rare.
Rémi Aubrun offre son bateau et ses voiles à l’association AT Children’s project qui lève des fonds pour aider la recherche médicale sur cette maladie aux Etats Unis. L’association Squantum a déjà acheté l’espace publicitaire sur la grand voile.

Des espaces publicitaires au nom de votre société sont encore disponibles sur la voile et peuvent être rajoutés à Madère. Tout l’argent est intégralement versé à l’association.

Aidez la recherche médicale contre l’AT,
Faites un don directement sur le site
www.atcp.org

Qu'est ce que l'Ataxie Télangiectasie ?

L'AT (Ataxie Télangiectasie), est une maladie génétique progressive à l'issue fatale.
La fréquence de la maladie est estimée à un cas pour 40 000 naissances.

L'enfant est normal à la naissance mais les premiers signes apparaissent au cours de sa deuxième année, comme un manque de contrôle des muscles et de l'équilbre, dû à la dégénération progressive du cerebellum, partie du cerveau responsable de la motricité.

Lorsque la maladie évolue, l'enfant devra rester en chaise roulante – vers 9 ou 10 ans -, aura de plus en plus de mal à écrire, à parler et même à lire, car il n’arrive plus à contrôler le mouvement de ses yeux.

Un autre signe clinique de la maladie est l’apparition de télangiectasies. Ce sont des petits vaisseaux sanguins qui se développent dans le coin des yeux, des oreilles ou des joues. Cet aspect unique a donné le nom à la maladie.

70% des enfants atteints d'AT ont un faible système immunitaire. Ceci va produire des infections respiratoires à répétition. Pour beaucoup de patients, ces infections deviennentdangereuses car les enfants ne peuvent les combattre. La combinaison d'un système immunodéficitaire et d'une ataxie qui progresse produit des pneumonies dont peu se remettent.

Les enfants atteints d'AT sont également plus susceptibles de développer des tumeurs cancéreuses. Malheureusement, le traitement thérapeutique par radiations de certains cancers ne leur est pas permis.

Malgré tout cela, ils gardent toutes leurs capacités intellectuelles.
Ils deviennent en quelque sorte prisonniers et témoins d'un corps qui ne répond plus.

Il n'y a pas de cure contre AT. Et il n'y a aucun moyen d'arrêter ou de freiner la progression de la maladie. Les seuls traitements disponibles à l'heure actuelle permettent de limiter certains symptômes. On "limite" les dégâts. La kinésithérapie est utilisée pour garder un maximum de flexibilité. On utilise aussi des injections de gammaglobulines pour fortifier le système immunitaire, et on tente certains régimes vitaminiques avec des résultats modérés.

Parce que l'AT est une maladie "orpheline" rare, il y a très peu de recherches, et donc de données disponibles, sur des médicaments qui pourraient aider ces enfants. Des travaux sont effectués en ce moment sur les thérapies génétiques et sur les "Stem Cells" (cellules souches).

mercredi 19 novembre 2008

Mini Transat 2009

Nous y voilà. La date de départ de la mini 2009 est fixé au 13 septembre. Un visage est donné au monstre, l'impalpable devient saisissable, l'abstrait prend forme, le nouveau né remplit ses vêtements jusque là vides.
Devant cette échéance, pas de pression (pour l'instant), juste l'envie d'y être le plus rapidement possible comme mon fils qui le lendemain de Noël demande "c'est quand Noël ?".
Depuis le départ de la mini 2005, le 13 septembre 2009 me trotte dans la tête. C'est du mûri.
Discussions avec Sam Manuard, association avec Mathieu Cassanas, construction, transat 2007 pour Mathieu, Qualif hors course et qualif en course pour moi et inscription au Salon Nautique en decembre 2008. Facile !
On voulait un bateau simple et fun (donc rapide) car il y a des limites au masochisme. C'est avec plaisir que tu vis constament mouillé et courbaturé sur le 630.
La descision de ne pas insiter dans la recherche d'un mecene fut facile à prendre compte tenu du contexte economique. Mais comme je vais faire un podium,(si si) j'ai "donné" les retombées media à une association qui colecte des fonds pour la recherche de traitement d'une maladie orpheline.
Je donnerai les coordonnées bientôt.